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LA GAZETTE N° 8


« LES NOCES DE FIGARO :

VOYAGE AU CH TEAU DE SAINT-DIDIER »





UN LIEU : LE CHÂTEAU DE SAINT-DIDIER



Figurant parmi l’une des demeures les plus admirées du comtat Venaissin, le château de Saint-Didier, à quelques kilomètres d’Avignon peut s’enorgueillir de susciter l’émerveillement du visiteur passionné d’architecture au détour de son escalier à vis, au seuil de sa porte ogivale à tourelles, au fur et à mesure que se succèdent ses vastes salons en enfilade dont les hautes fenêtres à meneaux regardent un parc embaumant les fragrances provençales …


La première trace du château figure dans le texte de restitution de Saint-Didier par le Comte de Toulouse à l'évêque de Carpentras en 1159. Dans ce manuscrit, l'édifice, par la dénomination de « villa Sancti Desiderii » apparaît comme un lieu de villégiature encore bien loin de son aspect actuel. Par la suite, les aménagements remontant à la fin XVe - début XVIe siècle, marquent le véritable départ de l'histoire de ce château.


Il s'agit de la période à laquelle la seigneurie de Saint-Didier passe entre les mains des Thézan à la suite du mariage d'Elzéar avec Siffreine de Venasque, dame de Saint-Didier, le 3 février 1483.


Si les premiers temps ne démontrent pas la présence d'un château, le XVIe siècle semble celui de la construction véritable comme en atteste l'inscription sur la porte du parc (1544) ; même si, vraisemblablement, l'entreprise fut entamée par les Venasque avant le mariage de Siffreine. L'escalier à vis ainsi que les fenêtres sont de la fin du XVe - début XVIe siècle. Au siècle suivant, une aile est bâtie (avec deux avancées en retour). Cette époque est aussi celle de l'aménagement des jardins dont le soin du tracé est laissé, paraît-il, à Le Nôtre en 1665. Par la suite, les aménagements se portent plus sur l'intérieur du château



Le Grand Salon du Château de Saint-Didier


Peu après, le domaine passe entre les mains des Thézan-Poujols (1779) traversant l'époque de la Révolution sans que l'édifice ne subisse de dommage.
 En 1809, il est vendu à la baronne de Suze, puis, le 6 janvier 1814, le château devient la propriété du marquis Pelletier de la Garde faisant affluer en ses murs la haute société. 
Par la suite, son fils, Henri Auguste Paul, ruiné, est obligé de le vendre.


En 1814, le Château est acheté par le marquis Pelletier de la Garde, puis vendu au Docteur Adolphe Masson qui le transformera en établissement hydrothérapique dont la réputation s'étend à toute la Provence.


Il s'attacha à une restauration soigneuse et audacieuse pour attirer les foules tant par la beauté du site et le bienfait des eaux. Saint Didier est alors appelé Saint Didier les Bains. Au début du XIXème le château est la propriété du Docteur Masquin, gendre du Docteur Masson qui modernise l'installation médicale, puis y soigne les maladies nerveuses et digestives.




Sofa du Grand Salon



UNE HISTOIRE : BEAUMARCHAIS AU CHÂTEAU DE THÉZAN



Pendant près de trois siècles et demi, la famille de Thézan occupe le château, laissant au fil du temps des anecdotes comme la légende selon laquelle Beaumarchais, ami du marquis de Thézan, écrivit le cinquième acte de son Mariage de Figaro au château : « Est-ce sous les platanes et les marronniers du parc de Saint-Didier que Beaumarchais a placé le cinquième acte de son « Mariage de Figaro » ? Une tradition le veut, et en fait, on aime à imaginer, dans la chaude nuit provençale, le tumultueux épilogue de cette « folle journée ». Beaumarchais était en effet lié avec le marquis de Thézan, mort en 1779 : « Le Mariage de Figaro, représentée pour la première fois en 1784, après les tribulations que l’on sait, avait été reçu à la Comédie-Française dès 1781. L’auteur aurait-il fait un séjour à Saint-Didier quelques années plus tôt, au moment où il songeait déjà à la pièce ? Il serait imprudent de l’affirmer, décevant de le nier … » ( Duc de Castries)


Quoi qu’il en soit, dans la pièce de 1785 de Beaumarchais est mentionnée au cinquième acte dans les didascalies une « allée de marronniers ». Cette indication scénique correspond aux cinq planches contenues dans l’édition de 1785 où sont détaillés exactement les décors des premières représentations. La tradition veut également que ce théâtre de verdure ait été inspiré à Beaumarchais lors d’une promenade dans le parc du château de Saint-Didier … Celle-ci existe en effet, disposée comme dans le décor, même au lieu de marronniers, ce sont des platanes qui rythment la perspective …




La bibliothèque du château de Saint-Didier




NOTRE OBJET : UNE POUR FIGARO




S’insérant dans l’écrin noble et majestueux du grand salon du château de Saint-Didier, aux plafonds peints par Pierre Mignard notre paire de consoles est hautement représentative de l’esthétique régnant sur les arts décoratifs au début du règne de Louis XVI, tant par son importance en terme de taille que par son ornementation.


Meublantes, celles-ci présentent les caractéristiques stylistiques du mobilier entre les années 1770 et 1775 : en bois sculpté peint rechampi Gris Trianon, les deux consoles reposent respectivement sur six pieds fuselés aux cannelures à asperges, ornés de rosaces à la grecques situées dans les cubes aux amortissements. La ceinture à moulure perlée est ornée d’une frise constituée de guirlandes sculptées où ombilics et feuilles d’acanthe s’harmonisent avec les dès de raccordement à décor de macaron. En écho au raffinement des faisceaux enrubannés, les discrets rangs de perles dorées ornant les pieds godronnés élancé des deux consoles concourent à la majesté des lieux tout en témoignant de l’émergence d’un répertoire ornemental nouveau, celui qui va donner le ton pour la décennie à venir.


Notre paire de consoles s’avère ainsi à quelques années près contemporaine de la création de la pièce La Folle Journée ou Le Mariage de Figaro de Pierre Auguste Caron de Beaumarchais, donnée la première fois à Paris en février 1778 …



DÉTAILS :











ŒUVRES EN RELATION :



Grand salon du château de Saint Didier. On y remarque à l’extrémité droite de la photo notre paire de consoles meublantes à leur emplacement d’origine.


BIBLIOGRAPHIE :

- Mobilier français du XVIIIe siècle, Pierre Kjellberg, les Editions de l’Amateur, 2000.

- Le Ventoux et le Comtat Venaissin, Maurice Pezet, Editions Fernand Lanore, 1977.



Antiquités Rodriguez Décoration


Direction artistique : Roxane Rodriguez

Coordinatrice : Déborah Lalaudière



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