AMOUR TROUBADOUR
-
PAIRE DE VASES TROUBADOUR EN TÔLE
Tôle peinte et vernie aux motifs dorés
XIXe
Circa 1830
L 20.7 – H. 37.8 – P. 20.7 cm
Paire de vases jardinières en tôle peinte et vernie aux motifs dorés sur fond rouge sang de bœuf, supportée par quatre pieds griffes en bronze à têtes de lion stylisées. Cette paire de vases décoratifs atteste du goût marqué de la société érudite de la première moitié du XIXe siècle pour l'esthétique du Moyen-Age et du début de la Renaissance, dite « troubadour ».
Représentés en costume historique que nous pouvons dater entre la fin du XVe et la première moitié du XVIe, quatre personnages forment un discours iconographique caractéristique de l'amour courtois, soulignant l’expression des sentiments profanes et sacrés à travers des thèmes tels que la déclaration, la musique (personnages jouant du luth et du psaltérion) ou encore le pèlerinage. Sur la panse des vases chacun des protagonistes se détache en relief entre des frises à motif ogival, dit "à la cathédrale", peuplées d'arcatures, de guirlandes soutenues par des fleurettes, de godrons creux et polylobés, les scènes étant rythmées par des trophées en carquois sur la panse latérale évoquant les joutes guerrières et la bravoure chevaleresque.
Cet intérêt pour l' «historicisme » est à mettre en relation avec les réalisations de peintres tels que Révoil et Fleury-Richard, mais aussi Jean-Dominique Ingres, dont les scènes de genre trouvent ici une résonance significative par le biais de l'anecdote et d'un universel historique idéalisé.
LA VOGUE DES OBJETS EN TÔLE : UN ARTISANAT FRANÇAIS
L'engouement pour les réalisations des vases en tôle laquée ou vernie est très présent dans les arts décoratifs de la première moitié du XIXe et nos vases témoignent à ce titre du goût pour la performance technique alliée à l'illustration des sujets chers aux contemporains.
En effet, depuis 1791, un certain Blaise-Louis Deharme était à la tête d'ateliers réalisant des objets en tôle vernie. Il en sortit d'abord des oeuvres de petite dimension puis, encouragée par le gouvernement, la Manufacture de vernis sur métaux, sise rue Martel à Paris, réalisa deux vases monumentaux dont le vase égyptien conservé au Louvre. Ce grand vase montre l'intérêt, au début du XIXe siècle, pour les matériaux nouveaux.
Cette mode se manifeste d'abord à la manufacture de Sèvres à la fin de l'Ancien Régime et se prolonge tout au long du XIXe siècle.
OEUVRES EN RELATION :
BIBLIOGRAPHIE :
- Samoyault J.-P., Chefs-d'oeuvre en tôle vernie de l'époque consulaire et impériale (1801-1806) in La Revue du Louvre et des musées de France, 1977, 5-6, p. 322-334.
- Elsa Cau – « Le style Troubadour, style à part entière ou mode éphémère ?», Mémoire de fin d'année, 2016
- « Des tôles peintes, objets de charme » : http://destolespeintes.free.fr
Comments