top of page

Charles Hunsinger (1823-1893)

Bureau à cylindre et à gradin

Ébène incrusté d’ivoire gravé

Entre 1870 et 1872

H.129,5 – L.93,8 –P.52,8 cm

 

Répondant au goût pour le XVIIIe siècle qui se développe lors du Second Empire, l’ébéniste s’inspire largement du style Louis XVI. Outre l’utilisation de la marqueterie de bois dont l’apogée technique est atteinte durant ce siècle, cette inspiration est identifiable tant dans le décor que dans les formes de ses meubles dont les caractéristiques sont reprises du néo-classicisme, né dans les années 1750. Hunsinger réalise des meubles aux formes plus classiques, plus strictes et plus simples. Les lignes du meuble sont droites et géométriques. Dans le décor, les grotesques laissent place à des ornementations plus classiques, des corbeilles de fruits ou des guirlandes de fleurs directement inspirées de l’antiquité. La sculpture est réduite aux pieds ou aux éléments de soutènement. Un meuble de Hunsinger est emblématique de cette inspiration : un bureau combinant le cylindre et un gradin à tiroirs, en ébène marqueté d’ivoire.

 

Pour le décor des tiroirs du gradin, Hunsinger privilégie des guirlandes de feuillages et fleurs, tenues en rubans par des oiseaux, déployées de manière symétrique par rapport à un axe central marqué par un arc et son carquois. Au centre du gradin, une porte est dotée d’un décor fouillé reprenant, au centre, un terne féminin avec des palmes et au traitement inspiré de l’antiquité et de l’art classique. De ses mains, elle nourrit d’une part un léopard et de l’autre un lion. Elle semble soutenir de la tête un médaillon dans lequel figure une scène antique. Une femme vêtue d’un chiton semble surveiller un feu et rendre hommage à une statue de Zeus, représenté foudre à la main et accompagné de son animal, l’aigle. Sans que l’épisode mythologique n’ait pu être identifié, cette scène pourrait évoquer les amours de Zeus et Io, prêtresse du temple d’Héra. La figure féminine pourrait également évoquer la Pythie ou une Vestale - gardienne du feu sacré à Rome. Au dessus du médaillon, deux putti s’embrassent. Le cylindre est décoré d’une marqueterie d’ébène et une superbe scène en ivoire gravé. Hunsinger reprend une nouvelle fois un thème antique et classique : un amas de trophées avec des vases et des boucliers aux formes inspirées de l’antiquité, entourés au sol par des fruits dévorés par des félins et encadrés par des branches de vignes. Il s’inspire ici de l’iconographie de la victoire développée dans la Rome antique, retrouvée notamment sur l’Ara Pacis à Rome.

 

Réel chef-d’oeuvre d’exécution et d’équilibre formel, ce bureau est également intéressant pour sa datation. La signature d’Hunsinger est gravée dans l’ivoire, au bas à droite de la scène principale sur le cylindre. Or, Hunsinger a peu utilisé cette signature au cours de sa carrière. Elle peut être rapprochée de celle apposée sur un bureau à gradin : « Hunsinger Rue de la Roquette », gravé dans l’ivoire. D’après nos recherches, Hunsinger est installé rue de la Roquette entre 1870 et 1872. Nous pouvons donc établir que le bureau à cylindre et à gratin est datable des mêmes années. L’intérêt de Hunsinger pour le XVIIIe siècle est donc déjà vif avant 1872 et avant son association avec Charles Wagner, période à laquelle cette référence devient majeure dans son œuvre.

 

ŒUVRES EN RELATION :

- Charles Hunsinger, Bureau à gradin, ébène et ivoire incrusté et gravé, 1870-1872, signé « HUNSINGER. RUE DE LA ROQUETTE »

- Reproduction du buffet présenté par Charles Hunsinger à l’Exposition universelle de 1867, dans Les Merveilles de l’Exposition, ébène et ivoire incrusté et gravé.

 

Aurore Janson (Recherches et rédactions)

Pour plus d'informations, nous vous invitons à télécharger "le rendu de recherches"

 

Bon état

Charles Hunsinger (1823-1893), bureau à cylindre et à gradin, entre 1870 et 1872

SKU : AR*
  • SUR DEMANDE

bottom of page